La problématique

 

L’enjeu des gangs de rues est en fait très difficile à cerner et il semble que les experts et les autorités éprouvent encore quelques difficultés à estimer de manière exacte l’ampleur du phénomène aujourd’hui. Cela est toutefois compréhensible, car il en soi très difficile d’effectuer une analyse précise d’un univers criminel qui tente d’agir au dos des autorités. Selon le Dr. Joseph Naouri, «les bandes se caractérisent par une association de plusieurs individus qui, par le fait de se retrouver ensemble pour témoigner sympathie et affinité, se mettent à l’abri de sauts d’humeur qui caractérisent l’adolescence. Face au trouble que produit l’enfance, la bande permet de faire bloc. De plus, elle est recherchée par le goût du jeu et du pouvoir symbolique dans l’immense majorité des cas, ce qui caractérise cette violence accrue chez les jeunes qui font partie de certaines bandes». Au Canada, on dénombre environ 434 gangs de jeunes comprenant quelque 7000 membres. Ce qui peut être plus inquiétant, c’est le nombre de mineurs présent dans ces gangs, car selon ces mêmes données dévoilées par Sécurité Publique Canada, 48% des membres de gang, soit presque la moitié, sont âgés de moins de 18 ans. Au Québec, cette problématique des gangs est présente depuis déjà plusieurs années et elles ne cessent d’être une grande partie des citoyens. Selon une enquête menée par le Service de renseignements criminels du Québec en 2006, on signale la présence d’environ 50 gangs au Québec et on dénombre 1766 membres. Par contre, certaines statistiques compilées par le SPVM montrent que le nombre de gangs n’a pas nécessairement augmenté depuis les dernières années. Cependant, comme tout type de criminalité, les gangs évoluent et s’adaptent aux stratégies répressives qui visent leur suppression.

Ces petites organisations sont donc de plus en plus organisées, leurs membres sont plus âgés, leurs territoires sont plus vastes et plusieurs alliances se font avec les plus grandes organisations dites traditionnelles (crime organisé), ce qui facilite davantage leurs activités. En plus des gangs structurés, s’ajoutent dans la problématique les groupes collaborateurs et imitateurs. En effet, certains groupent de jeunes délinquants se façonnent une image de gangs de rue ce qui les pousse à commettre des actes criminels pour renforcer cette image. Selon statistique canada, les taux d’accusations d’actes criminels entre 12 et 18 ans représentent les pourcentages les plus élevés par rapport à toutes les catégories d’âge. Il est donc possible d’affirmer que les jeunes adolescents sont très enclins à commettre des gestes de délinquance et il est un devoir de ne pas permettre aux gangs de rue de facilité l’accès des jeunes au monde criminel. Certes, il y a donc une différence entre les gangs de rues organisés et les petites bandes de jeunes délinquants, mais il reste néanmoins que les petites bandes de jeunes favorisent le développement des gangs et de la criminalité. D’ailleurs, cette recherche d’identité de gang que les petits groupes peu structurés recherchent alimente la situation alarmante des gangs de rue. En effet, cela influence la plus grande organisation, surtout située dans la grande ville de Montréal, à ouvrir davantage leur marché en s’étalant dans les banlieues et dans les plus petites régions de la province. Les petites bandes imitatrices sont donc très susceptibles de tomber dans les yeux des groupes organisés et de devenir complices surtout sur le marché de la drogue ou même de la prostitution. Bref, la délinquance juvénile peut-être mis de paire avec la situation des gangs au Québec et il convient de faire une analyse précise de cette problématique présente sur notre territoire.

 

 

Sources:

-NAOURI. Dr.Joseph. Le dictionnaire de l’adolescence. Édition 873. France, 2004, p-38-39

 

-Sécurité publique Canada, Les gangs de jeunes au Canada : Qu'en savons-nous?, En ligne : https://www.publicsafety.gc.ca/prg/cp/bldngevd/2007-yg-1-fra.aspx#s2 (page consultée le 8 avril 2013)

 

-HAMEL, Sylvie,  Le phénomène des gangs, ici et ailleurs : mise à jour des connaissances, En ligne : https://www.gangsderue.gouv.qc.ca/fileadmin/documents/documents/phenomene_des_gangs_ici_et_ailleurs. (page consultée le 8 avril 2012)

 

-Sécurité publique Québec, Gangs de rue, En ligne : https://www.securitepublique.gouv.qc.ca/police/phenomenes-criminels/gangs-de-rue.html (page consultée le 8 avril 2013)

 

-Sécurité publique canada, Aperçu statistique des jeunes à risque et de la délinquance chez les jeunes au Canada, En ligne :https://www.securitepublique.gc.ca/res/cp/res/ssyr-fra.aspx#sec02.1, (page consultée le 8 avril 2013)